The Conversation France : pourquoi franchir le cap et publier dans ce média grand public - COMUE Université Bourgogne-Franche-Comté

The Conversation France : pourquoi franchir le cap et publier dans ce média grand public

Vous avez envie de communiquer au sujet de vos recherches au grand public via The Conversation France mais vous n’osez pas franchir le cap : « ça prend trop de temps », « mes thématiques de recherche sont trop complexes », « ma recherche n’intéresse pas le grand public », « je n’ai pas grand-chose à y gagner », etc.
De nombreuses chercheuses et de nombreux chercheurs d’UBFC ont tenté l’aventure. Voici quelques retours d’expérience qui devraient vous convaincre de passer à l’action !
Philippe CAYOT, professeur des universités à l’Institut Agro Dijon et spécialiste de la question du fer sur ses aspects nutritionnels, répond aux questions d’UBFC.

« Je n’aurai jamais osé écrire d’articles dans un média grand public sur mes recherches. [Ma recherche] ne me semblait pas pouvoir intéresser le grand public »

Et pourtant, les deux publications du Pr Philippe CAYOT ont reçu de nombreux retours et sollicitations de la part de citoyens mais aussi… de professionnels de santé et de chercheurs !

> Vous avez publié dans le média The Conversation France. Aviez-vous des appréhensions avant de vous lancer dans cette aventure journalistique ?

Suite à une publication d’un article en interne pour conclure un projet de recherche sur le fer, le service de communication de mon établissement m’a suggéré de contribuer à The Conversation France sur l’une de mes thématiques de recherche. Sans que j’y sois incité, je n’aurai jamais osé écrire d’articles dans un média grand public sur mes recherches. Chercher à comprendre pourquoi le fer d’une purée de pois chiche reste peu disponible dans le contenu stomacal pourtant acide, et rechercher une stratégie de formulation par la maitrise de la chimie de complexation du fer, ne me semblait pas pouvoir intéresser le grand public… Les retours que j’ai eu à la suite de ces publications dans The Conversation France m’ont bien prouvé du contraire ! Le grand public manifeste un réel intérêt pour les sujets de science !

> En quoi cette expérience a été positive ? Que vous a-t-elle apporté ?

Un enseignant chercheur est rompu à l’exercice de l’écriture d’articles de synthèse, puisque cela constitue une de nos missions, décrites dans nos fiches de poste officielles. Mais l’écriture à des fins de communication vers le grand public constitue un exercice délicat : il faut opérer un savant équilibre d’usage de termes compréhensibles par tous et de termes techniques et scientifiques pour maintenir l’aspect sérieux du travail. Il faut aussi réussir à voir, sous son objet de recherche, l’impact et/ou l’intérêt sociétal. Enfin, la création de figures de synthèse explicatives et intelligibles pour le grand public demande un peu d’effort mais permet d’accroitre l’attrait de l’article. La journaliste de The Conversation avec qui j’ai collaboré m’a épaulé très efficacement en ce sens. Elle m’a aidé à donner le bon angle journalistique et à réduire mon article à l’essentiel, pour ne garder que ce qui est intéressant pour le grand public.

> En quoi est-il intéressant pour un chercheur de contribuer à ce média ? Est-ce que vous recommanderiez à vos consœurs et confrères de se lancer dans cette expérience ?

J’ai été agréablement surpris des retours nombreux et de l’intérêt que mon article a reçu. Certains chercheurs m’ont fait corriger quelques erreurs après la publication, j’ai été interrogé par de nombreuses personnes non scientifiques concernées par l’anémie ou des carences en fer, des nutritionnistes m’ont demandé des précisions. Je mesure après coup l’intérêt de publier dans ce média et de faire comprendre à nos concitoyens l’objet de nos recherches, leurs enjeux scientifiques mais aussi sociétaux.

Au final, je ressens une vraie satisfaction d’avoir écrit cet article de synthèse dans The Conversation. Pour tout avouer, cela me donne envie de recommencer sur un sujet plus difficile à exposer, un outil de chimie analytique… J’invite les chercheurs d’UBFC à profiter de l’opportunité que The Conversation offre pour communiquer vers le grand public et restaurer la confiance de nos concitoyens avec la recherche.

Retrouvez ici les articles de Philippe CAYOT :